Pourquoi le bac 2019 a-t-il été un chaos ?

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Scénario : Bob Razowski et Blork // Dessins : Janine

Sources :

Les rapports de l’OCDE, Regards sur l’Education, 2017. http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/09/11092018Article636722606654036136.aspx

Le Conseil Supérieur de l’Education a voté contre les projets de loi Blanquer : https://blogs.mediapart.fr/claude-lelievre/blog/191218/programmes-des-lycees-blanquer-en-marche-forcee

Plus d’informations sur les recours : https://www.francetvinfo.fr/societe/education/reforme-du-bac/baccalaureat-quelles-sont-les-suites-juridiques-possibles-apres-le-zero-pointe-de-l-examen-2019_3526685.html

Pour la pétition « Enseignant.e.s engagé.e.s pour sauver les services publics », cliquez ici !

Vous trouverez une version A4 imprimable de cette BD ici : PAGE 1 ; PAGE 2.

 

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C'est marrant, j'aurais volontiers plussoyé, signé et suivi si je n'avais pas vu le titre de la pétition... Mais les enseignantes et les enseignants ont l'air de plus s'engager pour l'écriture inclusive que pour le bien de leurs élèves. Dommage!

nicolas pucheu

Ces gens qui ont l'air de plus s'engager contre l'écriture inclusive que pour le bien des élèves... Dommage!

janine

Promouvoir l'écriture inclusive et le massacre de la langue française de la part de professeurs est vraiment lamentable. Enfin si le droit de grève est bien sûr légal je doute que le recel de copies du bac le soit.

Patrick

« Massacre », « recel »... je vous trouve un peu tiède. J’aurais plutôt parlé de « génocide » , de « crime contre l’humanité », de « trafic », de « grand banditisme »... Français, encore un effort pour être réac !

janine

Je ne pense pas qu'il soit possible de parler de génocide d'une langue ? :) Et le trafic ne s'appliquerait uniquement que si les copies étaient revendues, ce qui ne me semble pas être le cas. Non, les termes de massacre de la langue et recel de copies me semblent tout à fait justifiés et pondérés.

Patrick

Non, non, je crois vraiment qu’il faut aller plus loin... parler de torture, de sacrifice, de détournement, d’assassinat, d’extermination... ça serait à la fois pertinent et décent!

janine

Pourquoi aller dans de tels excès quand la réalité se suffit à elle même :)

Patrick

La réalité ! La fameuse ! Pas plus tard qu’hier je suis tombée sur le mot « massacre » entre deux buissons en allant cueillir des fleurs.

janine

J'aurais volontiers plussoyé, signé et suivi si vous n'aviez pas eu le mauvais goût de faire des bras beaucoup trop longs sur l'avant-dernière vignette. Que vous vous engagiez pour la destruction de la langue passe encore, mais promouvoir ces corps contre-nature qui confinent à l'eugénisme, je dois dire non, no pasarán. Dommage ! ;) ;) ;)

Éris

Super BD! Je partage! Juste un oubli, en vignette 4, la "transformation" de la voie professionnelle. Je ne vous en veux pas, personne n'en parle, mais cela concerne 1/3 des lycéens, et les pénalise énormément (très forte baisse du volume des enseignement généraux, entre autres...)

Eh M'Dam

Vous avez tout à fait raison ! Merci !

janine

MERCI Janine. Vraiment ! Je plussoie bien volontiers et je signe. Juste un mot aux commentateurs à la gâchette facile : Cher Mr Pucheu, la BD sous vos yeux, les pétitions lancées (même si vous ne souscrivez pas à l'écriture inclusive ou qui sait, la prochaine fois à la police d’écriture !?) sont le fruit d'un investissement (en temps, en travail) qui montre à lui-seul combien les enseignant.E.s s'investissent pour nos enfants malgré les jugements quotidiens dont ils et elles sont la cible. Alors de grâce, arrêtez vos caprices et posez-vous une minute la question de ce qui compte vraiment. Cher Patrick, le recel est le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose ou une personne (...) en sachant que cette chose provient d'un crime ou d'un délit. En l'occurrence les copies seraient le résultat d'un crime ou d'un délit. J'ai beaucoup de mal à vous suivre. En revanche, le recours au tribunal administratif pour rupture du principe d'égalité peut être sérieusement envisagé. Enfin, il serait bon d'arrêter de juger à tout va les événements pris isolément : je pense pouvoir affirmer que la rétention de copies n'est pas née un dimanche après-midi d'ennui où ces maudits enseignement.E.s cherchaient à faire chier le monde mais bien après des mois de lutte (qui grèvent le salaire), de tentatives de négociation (qui entament le moral) et de diffamations quotidiennes (encore merci!). Bisou

Cocktail

Cher Cocktail, si comme vous le dites la rétention des copies n'est pas née un dimanche après midi d'ennui il y a donc préméditation et volonté manifeste de prendre des copies en sachant pertinemment qu'ils n'allaient pas les rendre à temps. Autrement dit ils n'auraient jamais dû avoir ces copies qui auraient dues être corrigées par du personnel non gréviste. On est pas loin du vol et du recel. Qu'ils fassent grève et ne travaillent pas est une chose, légale, qu'ils sabotent un examen en est une autre.

Patrick

Quelle belle propagande! Le méchant Blanquer les a obligé à ne pas rendre les notes. Belle déresponsabilisation de ces profs. Heureusement cela ne pourra plus se reproduire.

eric

Cher Patrick, J'ai l'impression que quelle que soit l'interprétation les enseignant.E.s sont soit coupables de sabotage avec préméditation soit de recel. Ils sont COUPABLES PAR DEFAUT (oui, je crie un peu pardon). Mais si, allez je me lance, il s'agissait tout bonnement d'une tentative désespérée (je pèse mes mots) d'être entendu.E.s après des mois de tentatives infructueuses et douloureuses ? Et si, allons-y franchement, les enseigant.E.s eux-mêmes, après avoir préparé les élèves au bac quotidiennement pendant un an, avaient dû franchir ce cap, non sans avoir le cœur vraiment gros ? Et si, il était peut-être temps d'arrêter de cracher sur des professionnel.le.s qui sont en train de tirer la sonnette d'alarme et de les écouter un peu ? Si demain mon garagiste me dit que ma voiture n'est pas sûre, je l'écoute. Si mon médecin me dit de ne pas prendre d'antibiotiques, je l'écoute. Si une restauratrice me dit qu'elle n'a plus de place pour dîner ce soir, je l'écoute. Etc, on a compris le principe. Je ne suis pas forcément d'accord sur tous les points, je suis parfois en colère (notamment parce que j'ai très faim), mais je leur reconnais une expertise. Je ne les insulte pas. Je ne fais pas de raccourcis. Je ne les juge pas. Si après cela on souhaite juger à tout prix on en revient à l'éternelle question des causes-conséquences : quel terme employer pour des notes données en toute illégalité pour outrepasser le droit de grève et ne pas perdre la face ? Solution A : Blanquer a sauvé le bac face aux méchants grévistes ; Solution B : Blanquer récolte les fruits de son refus de discuter ses réformes avec des gens compétents qui sont à bout. Le problème, c’est que pour opter pour la solution B, il faudrait cependant envisager, un instant, que ces grèves ne sont pas l’expression de petits caprices de fainéants, mais d’une vraie réflexion (qui pourrait profiter à tout le monde, si, si !). Ps: Et dans la mesure où vous persistez avec le recel, je me demande si nous sommes vraiment en train de communiquer.

Cocktail

Merci du compliment, Éric ! Oui, vivement que le droit de grève ou le bac (ou, rêvons : les deux) ne soient plus qu’un lointain souvenir ! Ces feignasses, on va les mettre au pas !!!

janine

Cocktail : "Et dans la mesure où vous persistez avec le recel, je me demande si nous sommes vraiment en train de communiquer." Effectivement puisque vous vous obstinez à ne respecter ni la langue française ni vos interlocuteurs en utilisant l'illisible écriture inclusive je me demande aussi si vous souhaitez communiquer. Vous citez plein d'exemples vraisemblablement de bon sens malheureusement vous êtes hors sujet puisque je ne remets en rien en cause le droit des professeurs ou de quiconque de faire grève. Je n'ai d'ailleurs pas d'avis tranché sur la réforme Blanquer n'ayant pas étudié le sujet assez profondément. Donc que des professeurs se mettent en grève, qu'ils aient raison ou pas, ne me pose aucun souci. Mon propos est simplement de dénoncer le fait d'avoir pris des copies en ayant l'intention de ne pas les rendre à temps, ce qui n'a strictement rien à voir avec le fait de faire grève.

Patrick

Focalisation sur l’écriture inclusive + « Je n'ai d'ailleurs pas d'avis tranché sur la réforme Blanquer n'ayant pas étudié le sujet assez profondément » + ne pas comprendre que faire grève pendant le bac = retarder le rendu des copies corrigées => continuez à brasser de l’air Patrick, en ces temps caniculaires, ça fait du bien !

janine

Elle est top ta BD. Merci merci !

Nathalie

On peut penser ce qu’on veut du procédé de la part des correcteurs, mais ce qui est incontestable dans ce que vous dites est que les directives du ministère au jurys vont être une source de contentieux à profusion; du genre qui va donner des regrets pendant longtemps au ministère, par rapport au problème de court terme que ces directives étaient censé résoudre. Ma théorie sur pourquoi ils sont quand même parti sur ce sac de noeuds est que, si on postule que le ministère ne voulait pas ouvrir le dialogue (je les vois déjà répondre: « pas dans ces conditions! »), alors ils n’ont trouvé que ce… je n’ose même pas dire bricolage… pour pouvoir avancer sans rien décaler, parce que le moindre décalage aurait prolongé les dernières opérations et les résultats définitifs au-delà du 14 Juillet, ce qui pour le ministère est le vrai scénario cataclysme. En effet, là les critiques auraient été assourdissantes de tous les côtés, vu que personne, ni les examinateurs, ni les candidats, ni les parents de candidats, ni les rectorats, ne tolèreraient que les opérations se prolongent au-delà du 14 Juillet. (C’est la différence majeure avec le brevet des collèges, où il n’y a pas d’oral derrière et qui en plus se corrige plus simplement, ce qui a permis de le décaler, pour d’autres raisons il est vrai)

Pierre Lebeaupin

Aaah, Patrick, Patrick ! Vous êtes l'amusement et la plaie des forums internet : le type qui s'auto-promeut juriste et qui s'arc-boute sur une lubie totalement à côté de la plaque. Vous savez, la définition de la grève d'une part, du recel d'autre part, sont des trucs sérieux, anciens, très anciens, qui ne se retouchent pas comme ça sur l'intime conviction d'un Patrick (ou d'un Jacques). Vous avez décidé de qualifier un acte de "recel", je comprends que vous soyez très fier de votre trouvaille, qui aurait sans doute pu vous permettre d'occuper un peu d'espace et d'attention dans un repas de famille. Mais c'est juste du gros n'importe quoi. Le principe de bloquer une production (mine, usine... ou production intellectuelle ici) est une modalité de grève très ancienne, et non, certainement pas un recel, jamais. Quand des mineurs bloquaient le départ d'une cargaison de charbon de leur mine, à la fin du XIXe siècle, c'était un acte de grève important dans l'histoire des luttes sociales, pas du "recel de charbon". Quand des vignerons bloquaient la sortie du vin de la coopérative viticole, au début du XXe siècle, c'était un acte de grève important dans l'histoire des luttes sociales, pas du "recel de vin". Quand des enseignant·e·s bloquent la sortie des notes de copies du baccalauréat, c'est un acte de grève (et l'évolution scandaleuse et choquante de la situation en fera peut-être aux yeux de nos petits-enfants un "acte de grève important dans l'histoire des luttes sociales" ou au contraire un moment-clef du basculement réactionnaire dans la répression sociale), pas du "recel de notes". Votre lubie a occupé assez de bande passante comme ça, on pourrait peut-être parler du sujet, non ? Il est quand même assez affolant de voir débarquer des commentateurs critiques, dont les propos consistent : - soit à exprimer une hostilité de principe et hors-sujet envers l'écriture inclusive (vous êtes vraiment consternants, les mecs, mais consternants à un point, vous ne pouvez pas imaginer), - soit à remettre en cause le droit de grève (que ce soit explicitement ou via une qualification fantaisiste de "recel"). Oh ! Et le bordel monstrueux créé par Blanquer par sa destruction des lycées, du bac et de l'orientation post-bac, ça ne vous intéresse pas ? L'avenir de vos enfants, le décrochage vertigineux de la France en matière de qualité de l'instruction (à corréler à son décrochage vertigineux de la rémunération des profs, qui est en France l'une des plus faibles de tous les pays développés, très loin derrière les pays ayant de bons niveaux d'instruction ; ainsi qu'à la vétusté de nombreux bâtiments et équipements), la réfection autoritariste et délirante de certains programmes "par décision du ministre" (dans un but de propagande idéologique et en contradiction totale avec les recommandations des spécialistes des sujets concernés et des instances pédagogiques), ça ne vous pose aucun problème ? En tout cas, les réponses de Janine et d'Éris m'ont bien fait rire, merci, c'est important de pouvoir se détendre un peu sur un sujet aussi grave.

Jacques C

Super bd pédagogique, très bonne idée

Gal

Merci <3 Cette grève lors des corrections (que ce soit le BAC avec la rétention des copies mais aussi de façon peut être moins médiatisée le Bac Pro et le DNB) a au moins eu l'effet de permettre à tous d'être au courant de notre grogne, ce que les grèves classiques ne permettaient pas car en cas de grève classique les médias classiques font un sujet du type "comment vont faire les parents pour garder leurs enfants ?". Bref ça ne parle pas de la grève mais de ses effets (néfastes) sur les "braves gens". Là on parle bien sur des effets (néfastes) sur les "braves gens" mais on a aussi donné l'occasion à quelques professeurs de s'exprimer et à mon sens c'est une victoire. Cette grève aurait dû avoir comme conséquences de décaler les notes du Bac de quelques jours. Donc un peu de stress en plus mais rien d'insurmontable. Tout le système derrière étant décalé en conséquence, il n'aurait pas eu le choix. Si, au final, cela a été un tel fiasco c'est parce que notre ministre au lieu de réagir en politicien (ouvrir un dialogue quitte à ensuite le laisser s'enferrer) ou en adulte capable de se remettre en question (ouvrir un vrai dialogue) a réagi en gamin de 4 ans qui a mal à son ego. Ce qui a rendu ce Bac illégal ce n'est pas la grève des professeurs, c'est la détermination de notre Ministre à afficher DES résultats (pas les vrais résultats) à tout prix. On a beaucoup vu dans la presse "les élèves auront leur notes d'examens à temps". Non, je suis désolée, les élèves ont eu DES notes d'examen. Et de ce que j'ai pu voir sur la page facebook de Monsieur le prof qui regroupe pas mal de retours de jurys (allez lire, c'est ahurissant) ils ont eu des notes totalement aléatoires selon sur quel jury (ou sur quel chef d'établissement/président de jury) ils sont tombés. Même dans les jurys où les professeurs ont refusé de donner des notes au hasard d'autres personnes l'ont fait pour eux (ce qui est encore plus illégal, le jury étant souverain). Combien faudra-t-il de métiers qui se révoltent pour qu'on cesse de se dire "je suis pas concerné(e), c'est les professeurs/[insérez ici le métier de votre choix], ils sont privilégiés/[insérez ici la critique populairement liée au métier en question]" et qu'on réalise qu'on est concerné ?

Lily