La distinction

C’est vrai que la fin est bâclée : ça faisait des semaines que cette BD trainait et j’avais envie de la finir pour passer à autre chose. Pour couronner le tout, mon feutre a bavé, ça m’a bien énervée.

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Grégoire

Ah ! La voilà !
Ce fameux collègue a donc un monosourcil...
C'est marrant le changement de technique au milieu :B

Roxanne B.

Le monosourcil de la mère...
Janine, je...

C'est lui Jérôme ?
Ou c'est Pingros-Man ?

Bon au delà de ces invectives ragotifères (???????) je voulais juste dire que j'ai adôôôôôré.
Je sais pas si c'est voulu mais avec cette mise en page, on te sent globalement déchaînée... Vu le temps que ça t'as pris, remarque... Et puis comme d'habitude, on ressort de chez toi avec le cerveau qui fait quelques guilis, c'est jamais négligeable.


llembes ringior

Djaúsðr

Une connaissance a récemment brocardé devant moi quelqu'un qu'il avait entendu dire, dans un dîner « Il faut relire Carl Schmitt. »

DM

Kuwa? T'as pas lu Albert Cohen??? Remarque que pour trois fois moins gros que l'ineffable "Belle du Seigneur", t'as à peu près la même histoire dans "Solal" (+drole, - romantique)...

nito - Cultureux

Anonymous

Cela dit, je trouve ça plus classe d'avoir lu Bourdieu que Cohen, mais bon...

astheny

Rah pas con le rapprochement oui. Mais bon jdois quand même avouer que dire que signes ostentatoire de richesse = signe ostentatoire de culture(dans une certaine mesures au moins) est assez difficile. Enfin bon, c'est vrai que trop étaler ça culture est aussi pathétique qu'étaler sa richesse.

Par contre, j'arrête pas d'entendre parler de Hipster, mais alors pas moyen que je comprenne ce qu'est un Hipster. C'est un espèce de Bobo?

DaWeeD

DaWeeD: "C’est dans les années 2000 que le terme hipster a fait sa réapparition. Il désigne désormais des jeunes qui s’intéressent essentiellement à la culture non-mainstream et se considèrent uniques avant-tout. Plutôt bien éduqués et de bonne famille, ces hipsters sont des défricheurs de l’underground… un peu trop peut-être. Néanmoins, le terme reste difficile à définir." (lociol.wordpress.com)
avec une petite photo:
http://lociol.files.wordpress.com/2010/11/hipster_evolution1.jpg
En fait le hipster c'est celui qui prend un peu la culture à contre-courant, soit parce qu'il aime que l'underground (les phrases dont on se moque du hipster c'est "je connaissais [tel groupe] avant qu'ils soient connus" ou "[tel groupe]? tu peux pas connaître, ils sont trop underground", soit parce qu'il irait contre certains codes mainstream (ex: en gardant une grosse barbe et une chemise de bûcheron à une époque où les métrosexuels ont le vent en poupe)... du coup il peut faire certaines choses au second degré, comme écouter Britney Spears ou aimer les photos de communion.

Janine

Ce qu'y a de détestable dans l'apporche artistique du hipster, c'est qu'il n'est pas mu par le sentiment que pourrait procurer l’œuvre qui lui tomberait sous la main. Si le truc en question lui crèverait les yeux à la râpe à fromage ou lui vrillerait les oreilles avec des feuilles de papier très fines, il se forcerait plus ou moins consciemment à aimer simplement parce que c'est totalement inconnu... Et ça, c'est très con. En gros il joue aux pokemons mais avec de l'art.

En plus, leur position en gros sur l'affiche du monde porte préjudice à d'autres gens "underground" qui, eux, seraient plus à la recherche d'un certain ressenti et d'un certain émerveillement, un mouvement dans les tripes. Ils auraient le malheur de vouloir partager leurs découvertes (parce que bon quoi qu'on en dise, la survie en underground implique bizarrement* un certain partage culturel) qu'ils se feraient traiter de connard hipster imbuvable et élitiste.

Amour.

*Cet adverbe est utilisé ironiquement

Djaúsðr

Janine : Merci de l’explication. Donc les Hipsters sont des gens qui se revendiquent en dehors des codes majoritaires et qui pour cela inventent de nouveaux codes. Un espèce de savant mélange entre un Grunge et un Bobo... Une façon comme une autre de revendiquer le droit de pouvoir faire n'importe quoi, mais légitimé par l'effet de mode qui paroxalement, finalement, revient à créer un, nouveau code qui s'inscrit dans une nouvelle culture mainstream qu'ils cherchaient à éviter.
Je crois que je commence à mieux comprendre ce qu'est un Hipster...

DaWeeD

Excellente billet pour fêter ton entrée dans Strip Science! Pour la chute, personnellement je m'attendais à un retour à la vie réelle où tu nous aurais dévoilé ce que tu avais véritablement répondu à ton collègue. Mais bon, ça suffit pour qu'on en redemande!

Taupo

La culture c'est comme la confiture moins on en a plus on l'étale...

Anonymous

Et que penser de ceux dont l'argumentation contre Nicolas Sarkozy est qu'il ne sait pas comment se prononce Roland Barthes ?

DM

c'est une trés bonne BD et chute.
j'essayerai de m'en rappeler quand je discuterai avec mes potes khâgneux prétentieux !
( que j'aime quand même , mais que j'aime bien embêter ! hé hé )

flux

Avec un peu de retard mais beaucoup de sincérité, je te dit bravo pour ton blog. Et cette planche me parait aussi très juste. D'ailleurs j'avoue qu'après avoir obtenu mon Doctorat en Pokemonologie, je ne rate jamais une occasion de briller en soirée ;)

Jaydes

J'aime bien l'image de Janine retenant sa jupe lorsqu'elle est la tête en bas. ------------------- Typiquement, les hipsters revendiquent des choix uniques et individualistes (l'un sera habillé avec veston et monocle, un autre avec chemise de bûcheron et jean's, etc.)... tout en adoptant des codes bien communs (généralement une longue barbe, ou au minimum des moustaches élégantes) et en fréquentant les mêmes lieux. Bref, tous différents... mais bien communs dans leur différence étudiée. Mais ils font bien ce qu'ils veulent ! C'est juste énervant pour ceux qui envisagent de se laisser pousser la barbe et qui savent qu'ils seront pris soit pour des islamistes soit pour des hipsters. ------------------------------ @ DM : Le cas que vous citez est totalement différent, car ce ne sont pas ceux qui reprochent à Sarko sa prononciation qui sont ostentatoires ! C'est Sarkozy qui : - soit a voulu frimer en parlant de Barthes, et a montré à quel point c'était une frime grossière puisqu'il ne sait pas comment se prononce son nom, - soit était obligé par sa fonction à citer le nom de Barthes dans un discours convenu, et a montré à quel point il est désinvolte et n'est absolument pas à la hauteur de sa fonction, puisqu'il n'a même pas eu le minimum de conscience professionnelle consistant à demander comment ça se prononce. Dans un cas comme dans l'autre, il est soit ridicule de fatuité, soit incompétent et pas sérieux. Ceux qui ont dénoncé cet épisode n'ont fait qu'appuyer là où ça fait mal (et n'ont pas cherché à étaler leur culture : le problème n'est pas de montrer qu'on connaît Barthes, le problème est de devoir supporter Sarkozy). ------------------------- Il reste une petite différence entre la richesse monétaire et la culture. C'est que la richesse n'est pas accessible à tous (il ne suffit pas de travailler : le raccourci est très discutable) alors que la culture est censée l'être. Cette différence, et la volonté de faciliter l'accès de tous à la culture, est même le principe fondateur (au moins dans l'intention officielle initiale) de l'école républicaine française. Par ailleurs, l'argent est une quantité finie : celui qui en prend davantage en enlève aux autres. La culture est une quantité infinie : celui qui la partage n'en perd rien ! Cette différence-là est considérable. OK pour dire que l'ostentation de l'une vaut l'ostentation de l'autre (encore faut-il disposer du contexte et ne pas confondre "ostentation" et "impulsion à partager le fruit de sa curiosité" : toute référence culturelle n'est pas forcément ostentatoire). Mais pas pour dire que les deux seraient équivalentes et dépendraient uniquement de l'héritage ou du travail. Leurs fonctions comme "outil de pouvoir" sont très différentes, leurs dynamiques (partage ou spoliation) sont très différentes.

Jacques C

Merci pour ce commentaire! Oui, utiliser le modèle du "capital" pour parler de la culture pose tout un tas de problèmes. Notamment l'idée d'héritage: autant on peut dire qu'un capital économique sera "transmis", autant pour la culture, la stricte transmission n'existe pas: il y a toujours des phénomènes de réappropriation, de réception négociée, de transformation...

janine